L'équilibre d'un roi (ou d'un haut noble) entouré de conseillers (ou de nobles moins importants) est une tâche pour le moins difficile. Examinons quelques dynamiques, mais pas toutes, susceptibles d'influencer les aventures en cours :
Qu'est-ce qui fait un roi ?
Traditionnellement, à l'époque antique et au début du Moyen-Âge, un roi doit s'appuyer sur plusieurs piliers pour rester roi :
- Lignée
- investiture pieuse / droit divin des rois
- preuve de puissance
La lignée est quelque chose qui est ou n'est pas (et si elle n'est pas, elle sera corrigée pour l'histoire), le droit divin des rois est donné par le clergé en grande partie, reste la preuve du pouvoir. Cette preuve de pouvoir n'est pas seulement ce qui fait le roi dans la bouffonnerie, c'est ce qui le maintient au pouvoir.
Lorsqu'un problème surgit et que ses vassaux ne peuvent le résoudre seuls, le roi est obligé d'aller le régler. Cela multiplie les conflits auxquels le roi (ou ses troupes) devra faire face, mais cela le conduit de crise en crise (c'est-à-dire d'aventure en aventure).
Exemple historique : L'un des quatre rois macédoniens possibles parvient à s'allier suffisamment de personnes pour soutenir sa revendication au trône, puis il lève des troupes dans toute la Grèce et part marcher contre la Perse. Puis il continue à marcher. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce qu'il perde le soutien de ses troupes et retourne à Persépolis... et meure de fièvre. Pendant tout ce temps il était entouré de ses meilleur copains depuis l'enfance, tous aussi compétents les uns que les autres.
Ses troupes personnelles et sa garde d'honneur seront toutefois nombreuses... Il devra peut-être être un roi de première ligne par tradition et il devra prouver qu'il est meilleur que n'importe laquelle de ses troupes pour consolider sa preuve de pouvoir et son investiture divine. Le fait d'avoir 5 niveaux de retard sur le groupe rendra la tâche très difficile, il devra en fait être très proche du niveau de ses Hetairoi (compagnons), peut-être même les surpasser d'un demi niveau dans ce cas.
Qui est réellement responsable ?
Je sais, nous aimons souvent penser qu'un roi est la seule et unique chose qui puisse piétiner les lois, dicter ce qui se passe et être en quelque sorte "tout-puissant" et absolu tant qu'il s'agit du pouvoir terrestre... mais ce n'est pas le cas. Un roi a tout autant besoin de son conseil royal de ministres et de conseillers pour se tenir informé des choses importantes et pour sous-traiter les affaires courantes.
Dans une société féodale, ces conseillers sont des nobles terriens de moindre importance que le roi (qui peuvent néanmoins faire partie de la haute noblesse), mais le clergé et les personnes réputées pour leurs études (comme les mages et les médecins) affluent également à la cour, tout comme, bien sûr, les courtisans, les représentants des groupes puissants et ainsi de suite. Ils se déchargent d'une partie des tâches fastidieuses, mais ils obtiennent également leur part de pouvoir de cette manière. Imaginez le pouvoir d'un roi comme un gâteau : Pour que quelqu'un fasse une partie de votre travail, il doit en avoir une part. Le roi doit donc accorder des privilèges spéciaux aux personnes dont il a besoin pour diriger le pays...
Aujourd'hui : Combien de privilèges, comme l'exonération fiscale ou le droit d'approuver un roi, ont-ils été accordés par lui ou par sa lignée avant lui ? Moins il est absolu, moins le roi a d'importance, sauf en tant que figure représentative (voir la Scandinavie ou la Grande-Bretagne modernes). Si le roi lui-même n'est guère plus que le chef d'État nominal, le fait qu'il parte à l'aventure peut être non seulement accepté par le conseil, mais aussi attendu, afin de le tenir occupé et hors des livres de comptes.
Que diriez-vous de la garde d'honneur du roi faible ?
Bien sûr, il aura sa garde d'honneur de quelques centaines de personnes, mais ce n'est qu'un bataillon alors que le royaume lui-même pourrait aligner une légion - il n'est pas une menace. Et puis il y a bien sûr des dispositions qui l'empêchent d'emmener avec lui un trop grand nombre de ces vétérans : Le seul groupe autorisé à garder le palais est la même garde d'honneur sur laquelle il peut compter pour partir à l'aventure. La plupart de ses troupes personnelles sont donc le plus souvent liées, mais il peut emmener une poignée de vétérans avec lui. Sur le terrain, contre les bandits et les bandits de grand chemin, ses 20 soldats sont une force avec laquelle il faut compter, mais contre les dragons, ils ne font pas le poids. Mais encore une fois, les bandits qui ont un chef charismatique se rallient-ils facilement à une ligne de conduite commune (tout l'argent pour nous) ?
Donc : Augmenter le banditisme d'un cran. Au lieu de 5 à 10 bandits de grand chemin, c'est un véritable campement de bandits qu'il faut éliminer, environ 30 voleurs avec 5 chefs (comme ennemis pour le groupe principal).
Les autres joueurs ?
Dans le cas d'un monarque faible, les autres joueurs peuvent facilement n'être que les meilleurs amis des nobles ou des conseillers qui, eux aussi, ne sont que des figures de proue de leurs branches. Réduire un peu le niveau du roi par rapport à ses amis/conseillers peut s'expliquer par le fait qu'il est plus jeune qu'eux, mais gardez à l'esprit qu'il doit être un peu plus capable qu'eux, et pas seulement un personnage utilitaire. 5 niveaux me semblent rédhibitoires, 1 à 2 niveaux pourraient être dans les limites beaucoup plus faciles.
La Cour comme terrain de jeu
Nous venons d'explorer ce qui peut rendre un roi puissant ou réduire son pouvoir à un niveau inférieur, mais que se passe-t-il si le pouvoir physique du roi n'a aucune importance ? Après tout, un roi absolu est bien plus un homme d'État qu'un guerrier. Il s'occupe d'intrigues, traite avec des puissances étrangères à grande échelle et... n'a pas l'occasion de se plonger dans les donjons. Désolé, le jeu d'intrigue n'est pas le point fort de D&D.